Historique de la NAP Antrema

Suite à la demande  de la communauté Sakalava Marambitsy d’Antrema, dans le but de préserver les ressources naturelles et les richesses culturelles tout en assurant un développement durable, l’ancien station forestière à usages multiples d’Antrema a été transformé en une Nouvelle Aire Protégée de Catégorie VI.

  • En 2000, Antrema a été classé comme Station Forestière à Usage Multiple selon l’arrêté N. 11364/2000.
  • En 2010, Antrema a obtenu un statut temporaire de Nouvelle Aire Protégée dans le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) selon l’arrêté interministériel 5002/2010.
  • En 2015, la classification en une Nouvelle Aire Protégée de catégorie VI – réserve de ressources naturelles sous le nom de « Site Bioculturel Antrema » est confirmée par le décret No. 712/2015.

Les Sakalava Marambitsy d’Antrema sont les descendants des Sakalava venant du Sud-ouest de Madagascar.
Un jour, un Roi Sakalava et ses sujets quittèrent le Boeny, créent un premier village sur une étendue de sable (à proximité du pont actuel sur la route vers Andafiroa) et s’y installèrent. Ce village fut nommé Andranomajabo, là où l’eau n’est pas douce. Mais le nom du village fut changé aussitôt car ce n’est pas digne d’une royauté. Le Roi demanda alors à ses sujets : quel nom me proposiez-vous ? Cet endroit est peuplé de Trema ou roseaux, acclamaient ses sujets. Appelons notre village Antrema, déclara ainsi le Roi.

La pratique du culte ancestral sakalava (bain de reliques royales,…), dirigée par les lignées royales, est très présente et respectée au sein de la communauté. La présence de quatre « Doany » (lieu de culte) dans l’Aire Protégée en témoigne : à Antrema où réside l’Ampanjaka Tsimanendry, à Ankoririka dirigé par l’Ampanjaka Safidy, à Masokoamena, un site sacré dirigé par des « Olobe » (vieux hommes sages) et à Antsakoakely. Cet héritage cultuel ancestral est combiné avec la pratique de l’islam pour bon nombre de la population. Une pratique religieuse héritée sans doute des Antalaotsy, ces gens venus d’outre-mer, qui habitaient le grand comptoir commercial de l’ile d’Antsoheribory dans la Baie de Boeny, à proximité.

Actuellement, des migrants Tsimihety, Betsimisaraka, Betsileo, Merina et Antaisaka cohabitent avec les Sakalava d’Antrema.